Via un reportage, ADNR Formations met à l’honneur ces apprenants qui ont passé leur mémoire. Nous vous présentons Latifa qui nous a proposé un mémoire très enrichissant sur l’accompagnement naturopathique du baby blues et la dépression post-partum
Bonjour Latifa,
Tout d’abord bravo pour votre réussite de soutenance de mémoire. Merci d’accepter de nous en parler et de partager avec nos lecteurs. Quel était votre thème de mémoire, pourquoi l’avoir choisi ? :
Le thème de mon mémoire était « l’accompagnement naturopathique du baby blues et de la dépression post-partum ». J’ai choisi ce thème pour plusieurs raisons, d’abord la grossesse et le post-partum représentent un épisode très particulier pour la future mère, elle vit de grands bouleversements physiques, physiologiques et également psychologiques et parfois elle a besoin d’être accompagnée de façon moins médicalisée. En effet, on a entendu suffisamment que la grossesse n’est pas une maladie ce qui est tout à fait vrai pour autant c’est tout son corps qui va chercher à s’adapter à son hôte semaine après semaine au prix de nombreux malaises et désagréments (troubles du transit, la circulation sanguine et lymphatique modifiée, la peau, les dents, les cheveux, le dos fragilisés, activité hormonale modifiée, sommeil perturbé, stress, angoisse, anxiété, fatigue, etc …). Par ailleurs, j’ai pu constater que le baby blues qui concerne entre 6 à 8 mères, sur 10 plus que la dépression post-partum (1 à 2 mères sur 10), n’est pas prise en charge par le corps médical et reste encore un tabou. La médecine allopathique va intervenir qu’en cas d’urgence soit par une prise en charge psychologique ou par la médication. Mais pour la plupart des cas, qui restent tout de même sans gravité mais très difficiles à vivre pour la nouvelle maman, elle n’a le choix que de supporter cette étape difficile souvent dans l’incompréhension de l’entourage. C’est pour cela que selon moi la naturopathie a toute sa place dans la mesure où elle va proposer des solutions naturelles non invasives qui vont apporter du mieux être pour la future maman. La naturopathie permet de prendre en compte la personne dans toutes ses composantes, c’est en cela qu’elle demande du temps : le temps de la découverte, de l’écoute et de l’accompagnement. C’est un temps que la médecine allopathique ne peut pas se permettre de prendre.
Quels axes avez-vous décidé de mettre en avant ? :
Dans un premier temps j’ai souhaité expliquer ce qu’est le baby blues et la dépression post-partum car ces deux termes sont très souvent confondu consciemment ou non. Avant d’entrer dans le sujet il m’a semblé important d’exposer les différents bouleversements de la grossesse ainsi que les maux qui vont avec. A mon sens c’est important car ses bouleversements accumulés peuvent être de point de départ des difficultés maternelles après accouchement. Ensuite j’ai souhaité connaître l’état des lieux actuel de la prise en charge afin d’identifier les lacunes ou en tout cas les besoins non de pris en charge par la médecine actuelle. Et enfin j’ai développé mon approche de la prise en charge en naturopathie telle que je pourrai la proposer en cabinet. Avec tous les outils et techniques dont nous disposons en naturopathie on va pouvoir proposer un programme global et personnalisé pour répondre au mieux à chaque future maman en fonction de sa situation (hygiène alimentaire, émonctorielle, physique et nerveuse et également hygiène émotionnelle et mentale) Personnellement j’utilise différents outils tels que la micro nutrition, la phytothérapie, l’aromathérapie (spécifique pour femme enceinte allaitante et bébé), la sophro-relaxation et très prochainement la réflexologie et d’autres techniques manuelles. Le dernier axe et non des moindres c’est également la prise en compte de l’environnement social et familial de la maman, se faire aider, s’entourer non seulement par des professionnels mais également par des amies, la famille quand cela est possible ou des groupes de mamans pour échanger sur ses difficultés est très important. J’ai également abordé dans le mémoire la question sociétale plus précisément l’image renvoyée par la société (médias, réseaux sociaux, imaginaire collectif …) de ce que doit être la femme enceinte et la jeune accouchée. La femme enceinte et la maman « lambda » peut se retrouver parfois en décalage entre ce que la société renvoie comme image et sa situation réelle (un corps différent, un état d’esprit complément différent, des émotions ambivalentes…). Ce sont également des choses à prendre en compte et sur lesquelles il ne faut hésiter à échanger. Dans le mémoire j’ai évoqué quelques idées d’ailleurs, ce qui se fait dans d’autre pays du monde, dans d’autres cultures pour accompagner la future mère afin de s’inspirer des choses qui concourent à l’épanouissement de la maman et de son bébé.
Dans l’élaboration de votre mémoire avez-vous eu contact avec des professionnels de santé et/ou des professionnels de la naturopathie pour compléter l’accompagnement de l’équipe pédagogique ?
Oui tout à fait, j’ai contacté une sage-femme de la PMI ( Protection Maternelle et Infantile) avec qui j’ai échangé sur la prise en charge surtout de la dépression du post-partum. Comme je l’ai évoqué précédemment le baby blues ne fait pas l’objet d’une prise en charge particulière dans le système de santé actuelle. Une simple information lors d’un entretien prénatal est délivrée à la future mère et/ou aux futurs parents. Lorsqu’il y a une dépression plus lourde la prise en charge se fait en fonction de 3 niveaux de gravité qui peuvent conduire à l’hospitalisation en unité mère bébé pour les cas les plus sérieux. J’ai échangé également avec une psychothérapeute sur sa démarche, son accompagnement. Elle reçoit des mamans en dépression post-partum souvent dans l’année de l’accouchement. Pour elle également aucun suivi pour le baby blues n’est prévu dans ses consultations.
Comment voyez vous votre évolution dans le milieu de la naturopathie maintenant que vous avez réussi votre formation ? Pensez-vous ouvrir un cabinet ? Devenir salarié ? …
Oui effectivement je souhaite exercer en libéral et d’ailleurs je m’installe cet été, à compter de juillet 2019 en cabinet sur Lille, je propose également des consultations à distance et à domicile dans le secteur Lensois. J’aimerai me spécialiser dans les troubles féminins, la fertilité, l’accompagnement à la conception, la grossesse et le post-partum et également la gestion du stress qui concerne énormément de personnes.
Pensez-vous générer des synergie avec d’autres professionnels ?
Tout à fait, dans le cabinet Lillois j’ai la chance de travailler en collaboration avec une équipe pluridisciplinaire composée d’une psychologue clinicienne, une sophrologue, une diététicienne, une sage femme et une infirmière. Je suis ravie d’intégrer cette équipe afin de proposer aux consultant-e-s un accompagnement global et personnalisé. J’aimerai également pouvoir créer un réseau ou lier des contacts avec d’autres naturopathes dans d’autres régions ou même partout en France, spécialisé dans la prise en charge et l’accompagnement à la conception, la grossesse et le post-partum afin d’échanger sur nos pratiques.
Au cours de ces quelques mois passés en votre compagnie nous avons eu à cœur de partager avec vous un maximum de connaissances. Et encore une fois, bravo pour votre réussite. Pour conclure, si vous aviez quelques mots pour votre école, quelques seraient-ils ?
Je suis très satisfaite de l’école ADNR Formation, c’est une école qui délivre un enseignement de qualité, avec une équipe pédagogique compétente accessible et réactive. Les contenus ainsi que les supports sont très qualitatifs. L’école est également engagée dans une démarche saine et pragmatique du métier de naturopathe en cohérence avec la réalité. Je remercie toute l’équipe de formation et l’équipe administrative pour votre suivi. Je continue en 2019-2020 avec vous pour finaliser le cursus de praticien donc je suis ravie d’être encore parmi vous.
Merci beaucoup pour ce partage, nous reviendrons vous rendre visite dans quelques mois pour avoir de vos nouvelles ! Nous vous souhaitons beaucoup de succès
Alexandra ATTALAUZITI, directrice ADNR Formations